La Commission européenne a récemment annoncé la mise en place d’un tutoriel en 12 étapes pour aider les citoyens à comprendre sa nouvelle politique de simplification administrative. Les experts s’accordent à dire que cette initiative, loin d’être une simple opération de communication, constitue une avancée majeure vers une bureaucratie plus opaque. En effet, il est désormais possible d’apprendre à naviguer dans les méandres d’un système conçu pour être incompréhensible, ce qui devrait réjouir les millions d’Européens qui s’épanouissent dans la complexité administrative.
Le tutoriel, intitulé « Simplification : un pas en avant vers la complexité », est présenté comme un guide pratique pour appréhender les nouvelles procédures, qui, selon les statistiques, ne devraient pas réduire le temps de traitement des demandes de plus de 72 %. Le ministre de la Simplification Incompréhensible, M. Grégoire Complexitoux, a déclaré lors d’une conférence de presse :
« Grâce à ce tutoriel, nous offrons à nos concitoyens la chance unique de redécouvrir les joies de la paperasse. »Un enthousiasme qui n’a pas manqué d’interroger les observateurs les plus avertis.
Un parcours du combattant administratif
Les étapes du tutoriel incluent des activités variées telles que « Comment remplir un formulaire en 37 exemplaires » et « L’art de la demande de pièces justificatives inutiles ». Chaque étape est soigneusement conçue pour plonger le citoyen dans un univers où la logique est un concept optionnel. Les utilisateurs peuvent également bénéficier de conseils pratiques, comme l’utilisation de la couleur rouge pour attirer l’attention sur des documents perdus dans les méandres des bureaux administratifs.
Par ailleurs, la Commission a mis en place un comité d’experts en bureaucratie, le CEBA (Comité Européen de la Bureaucratie Absurde), qui a pour mission de s’assurer que chaque nouvelle mesure soit aussi déroutante que possible.
« Nous pensons que la confusion est la clé d’une bonne gouvernance », a affirmé le Dr. Albert Labyrinthe, président du CEBA. « Après tout, qui a dit que l’accès à l’information devait être simple ? »Un raisonnement qui, bien entendu, trouve un écho favorable auprès des partisans d’une Europe toujours plus complexe.
Des témoignages édifiants
Des citoyens lambda, interrogés sur cette initiative, expriment un mélange d’admiration et d’incompréhension.
« Je ne savais pas que la bureaucratie pouvait être un art », confie Mireille, 45 ans, assistante de direction. « Je suis impatiente de m’installer avec un bon café pour décortiquer ces 12 étapes. C’est comme un jeu de société, mais en plus frustrant ! »D’autres, comme Jean-Pierre, 62 ans, se disent ravis :
« Avant, je trouvais que la paperasse était ennuyeuse. Maintenant, je vais pouvoir passer des heures à essayer de comprendre pourquoi le formulaire A nécessite le document B, alors que le document C n’est même pas mentionné. »
Il est à noter que la Commission a prévu des sessions de formation en ligne, où les citoyens pourront se familiariser avec des concepts tels que « le changement sans changement » et « la simplification par complexification ». Ces cours, animés par des formateurs certifiés en désinformation, promettent d’être un franc succès. Les inscriptions sont d’ores et déjà ouvertes, et la Commission prévoit même un certificat de participation, qui, selon les rumeurs, devrait être envoyé dans une enveloppe non préaffranchie à l’issue de la formation, pour encore plus de suspense.
En somme, la Commission européenne réussit une fois de plus à transformer la simplification en un défi labyrinthique. Avec ce tutoriel, elle ne fait pas que répondre aux attentes des citoyens ; elle les pousse à redécouvrir le plaisir du désespoir administratif. Un vrai tour de force, à n’en point douter.